Les taxis refusant des clients seront sanctionnés
Aux yeux de nombreux Marocains, considérer le refus de certains chauffeurs de taxi de transporter des clients comme un crime ou un délit est un « pas vers la répression pénale et la fin de l’extorsion pratiquée par certains chauffeurs de taxi et de leur comportement inacceptable, qui va parfois jusqu’à la saisie de la marchandise que le client aurait pu oublier par inadvertance dans le taxi ». Les professionnels ne sont pas contre l’amélioration de leur secteur. « Les professionnels ne sont pas contre l’amélioration du secteur pour le rendre plus fort, organisé et structuré, afin de réprimer les comportements déviants adoptés par certains chauffeurs », déclare Hespress Mustapha El Kihel, secrétaire général du Syndicat démocratique marocain des transports, parle d’un vide juridique. « Le secteur est régi par des dahirs, et il faut vraiment le libérer. Il y a un vide juridique, car dans le Code de la route, on ne trouve pas de sanctions ; on les trouve plutôt dans des décisions préfectorales qui peuvent aller jusqu’à la saisie du véhicule s’il est prouvé qu’un chauffeur professionnel a commis une infraction », a-t-il déclaré.
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El Kihel constate avec consternation que le secteur des transports est toujours réglementé exclusivement par le ministère de l’Intérieur. « L’autorité est entre les mains du ministère de l’Intérieur qui supervise ce secteur. Or, il est surprenant que le secteur des taxis reste en dehors de la supervision et des compétences du ministère des Transports et de la Logistique, contrairement à d’autres secteurs professionnels », s’interroge-t-il, notant que cela a un impact sur le secteur. « Le ministère de l’Intérieur tient à sa supervision exclusive de ce secteur, mais il y a une stagnation, car chaque ministère prétend qu’il ne peut pas intervenir dans les compétences de l’autre. Il faut du courage pour proposer une loi globale sur les transports », ajoute El Kihel, précisant ce dont le secteur a réellement besoin. « Les infractions sont actuellement réprimées par les autorités compétentes, et tout citoyen à qui un chauffeur refuse le transport a le droit de déposer une plainte auprès des services de police, mais il n’est pas nécessaire de transformer cela en délit ou en crime. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’un changement radical pour améliorer le secteur des taxis », poursuit-il. Selon lui, « parler des taxis avec beaucoup de partialité nous empêche de voir la racine du problème, qui est la nécessité de mettre fin au chaos organisationnel qui règne dans ce secteur ».
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« Les professionnels ne sont pas contre ce qui est légal, et c’est pour cela que nous réclamons depuis longtemps un Code des transports. (…) Dans la protection des citoyens, il faut aussi prendre en compte les intérêts des professionnels, c’est-à-dire qu’il doit y avoir des garanties claires, car le chauffeur de taxi est plus soumis à l’autorité administrative qu’à l’autorité judiciaire, et donc c’est actuellement le ministère de l’Intérieur qui se charge des mesures disciplinaires », ajoute Mustapha Chaoune, secrétaire général national de l’Organisation démocratique des transports et de la logistique multimodale. Il insiste sur la nécessité d’adopter un nouveau Code des transports. « Lorsque le Code des transports sera adopté, il fera référence aux articles du nouveau Code pénal. Tant que cela ne sera pas fait, la loi ne peut pas inclure de sanctions, puisque le transport ne fait pas partie des compétences que le ministère de la Justice peut réglementer ». Selon lui, le Code, que doit élaborer le ministère des Transports et de la Logistique, sera une réforme complète de ce secteur, actuellement régi par des lois anciennes et obsolètes qui ne sont plus en mesure de répondre aux urgences de la profession.
Chaoun estime également que le chauffeur de taxi ne peut être tenu pour responsable de tous les dysfonctionnements de ce secteur. Pour appuyer son propos, il affirme : « Il y aura un plaidoyer et une défense des chauffeurs, mais cela ne se fera pas au détriment d’un bon service aux citoyens. Il s’agit de faire en sorte que ce lien soit plus adapté, de meilleure qualité et plus cohérent, sans tensions ; les chauffeurs qui refusent de transporter des clients ne représentent pas l’ensemble du secteur, mais nous insistons sur la nécessité d’offrir des services de qualité. »