des acteurs économiques majeurs, oubliés des institutions
Estimés à 5,1 millions, les MRE représentent un pilier pour le développement du Maroc, indique le rapport qui souligne que cette communauté composée majoritairement de jeunes âgés de 15 à 39 ans, apporte une contribution décisive au développement du royaume, à tous les niveaux.
Sur le plan économique, l’apport des MRE est considérable, s’agissant des transferts de fonds dont les montants ne cessent d’augmenter d’année en année, pour atteindre 115,3 milliards de dirhams en 2023, soit plus de 7% du PIB national. Ces fonds contribuent à stabiliser le dirham, à renforcer les réserves de devises et à réduire le déficit commercial, note le rapport, déplorant toutefois que seulement 10% de ces ressources soient dédiées à l’investissement productif. Les MRE envoient la majorité de ces fonds à leurs familles au Maroc ou les utilisent pour acquérir des biens immobiliers dans le royaume. La création d’une banque de projets pourrait aider à orienter les investissements, est-elle recommandée.
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Le rapport met également en avant le rôle politique des MRE, soulignant leur précieuse contribution à la défense des causes nationales, notamment la question du Sahara. Sur le plan culturel, la diaspora marocaine promeut l’identité, les valeurs et le patrimoine du royaume. Cependant, l’absence de programmes enseignant la langue arabe ou dédiés à l’organisation d’activités culturelles dans leurs pays d’accueil limite l’efficacité des efforts des MRE, indique le rapport.
Malgré leur contribution remarquable au développement de leur pays d’origine, les MRE continuent de faire face à des défis. Premièrement, la bureaucratie administrative. Les MRE continuent de faire face à des procédures complexes au niveau des consulats qui manquent de personnel et dont les services nécessitent d’être modernisés. Des corrections doivent également être apportées au dispositif d’accueil des MRE lors de l’opération Marhaba pour faciliter leur retour au pays durant l’été. Cela passe notamment par une réduction des coûts du transport maritime et aérien.
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Enfin, le rapport note une faible représentation des MRE au sein des institutions politiques marocaines. La diaspora marocaine se sent exclue des politiques publiques, ce qui pourrait conduire à un affaiblissement du lien entre cette communauté et son pays d’origine.