La France, championne des discriminations ?
Dans un rapport intitulé « On ne peut plus respirer. Même le sport ne peut plus le faire », Amnesty International alerte sur les conséquences dévastatrices de l’interdiction du port du foulard pour les femmes et les filles musulmanes dans le sport à tous les niveaux en France. « Interdire aux athlètes françaises de participer aux Jeux olympiques et paralympiques si elles portent un foulard sportif contredit les affirmations selon lesquelles les Jeux olympiques de Paris 2024 sont les premiers à atteindre la parité entre les sexes et met en évidence la discrimination raciale et de genre qui caractérise l’accès au sport en France », a déclaré Anna Błuś, chercheuse sur les droits des femmes à l’organisation mondiale. Selon elle, les règles discriminatoires régissant ce que les femmes peuvent porter « violent les droits humains des femmes et des filles musulmanes et ont des conséquences dévastatrices sur leur participation au sport, entravant les efforts visant à rendre le sport plus inclusif et accessible ».
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Les athlètes elles-mêmes en parlent. « Mentalement, c’est dur aussi, parce que tu te sens vraiment exclue. Surtout si tu vas sur le banc et que l’arbitre te dit d’aller en tribune. Tout le monde te voit… C’est une marche de la honte », a déclaré à Amnesty International Hélène Bâ, basketteuse qui n’est plus autorisée à concourir en basket depuis octobre 2023. Pour elle, l’interdiction du foulard aux JO de Paris est « une violation claire de la Charte, des valeurs et dispositions olympiques, et une atteinte à nos droits humains et à nos libertés fondamentales. Je pense que ce sera un moment honteux pour la France ». « C’est malheureux. C’est même honteux d’en être à ce point en 2024, de bloquer des rêves juste pour un bout de tissu », déplore « B », une autre femme. « Notre combat n’est pas politique, pas religieux, il concerne le sport et seulement le sport », assure Founé Diawara, coprésidente du collectif de footballeurs Les Hijabeuses.
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« Aucun responsable politique ne devrait dicter à une femme ce qu’elle peut ou ne peut pas porter et aucune femme ne devrait être obligée de choisir entre le sport qu’elle aime et sa foi, son identité culturelle ou ses convictions », a déclaré Anna Błuś, estimant que la France peut encore revenir sur l’interdiction du foulard dans le sport. « Il n’est pas trop tard, les autorités françaises, les fédérations sportives et le CIO peuvent encore prendre la bonne décision et annuler toutes les interdictions de port du foulard dans le sport en France, tant pour les Jeux olympiques d’été que pour toutes les activités sportives dans le pays, à tous les niveaux. »