
La production de voitures électriques « tarit » le Maroc
Produire davantage de cobalt, de lithium ou de graphite pourrait nuire aux ressources en eau de certains pays producteurs de véhicules électriques comme le Maroc où la sécheresse sévit depuis deux ans. Par exemple, il faut 130 à 270 litres d’eau pour produire 1 kilogramme de cuivre, 100 à 1 700 litres pour 1 kg de nickel et 2 000 litres pour 1 kg de lithium, rapporte Reporterre.
La pénurie d’eau constitue la principale menace qui pèse sur le secteur minier et métallurgique, confirme une enquête de l’agence de notation américaine Fitch Ratings. “La pression sur les ressources, comme les pénuries d’eau localisées et les conflits d’usage, va probablement s’accentuer dans les décennies à venir, mettant de plus en plus en difficulté la production de batteries et de technologies bas carbone”, explique-t-elle.
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Au Maroc, frappé depuis deux ans par une grave sécheresse avec des températures atteignant 45°C, la mine de cobalt de Bou Azzer utilisée pour la production de batteries pour BMW et Renault à partir de 2025, utiliserait une quantité d’eau équivalente à la consommation de 50 000 habitants. Les mines de manganèse d’Imini et les mines de cuivre de Bleida nécessitent tout autant de ressources en eau.
“C’est un gaspillage épouvantable de devoir mobiliser l’énergie et les matériaux nécessaires pour construire et déplacer 1,5 ou 2 tonnes, pour finalement transporter la plupart du temps seulement une centaine de kilos de passagers et de bagages”, explique Philippe Bihouix, ingénieur spécialisé en matières premières, qui appelle à réduire la taille des véhicules électriques, et donc à réduire les besoins en métaux.