
Le logement, un mirage pour les jeunes Marocains
Les jeunes « du sud de l’Europe et, en règle générale, de l’arc méditerranéen », nés entre 1980 et 2005, éprouvent des difficultés à accéder au logement, révèle l’étude qui analyse la situation au Maroc, en Espagne, en Italie, au Portugal, au Liban, en Tunisie. et la Jordanie. Au chômage et aux ressources limitées, ces jeunes de 18 à 34 ans ont souvent besoin du soutien de leurs proches pour acheter un logement. En Espagne, 26,5% des jeunes de moins de 35 ans vivent encore chez leurs parents, un taux supérieur aux 23% au Portugal, mais inférieur aux 29,5% en Italie ou près de 50% en Tunisie, note l’étude.
« En Espagne, seuls 30 % des jeunes s’estiment capables de faire face aux urgences économiques, tandis que 40 % ont des difficultés à épargner à court terme », indique l’étude, précisant que peu de jeunes âgés de 25,3 ans en moyenne parviennent à acquérir un logement. Et il est peu probable que la tendance s’inverse dans les deux prochaines années. La plupart des jeunes interrogés ne se voient pas posséder une maison à cette date. “En Espagne, 39% estiment que la possibilité de devenir indépendant dans les deux prochaines années est faible ou très faible, tandis que 31% estiment que la probabilité est élevée ou très élevée”, souligne le document.
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À long terme, les perspectives semblent plus encourageantes. “En étendant l’horizon à cinq ans, plus de la moitié des jeunes (un peu plus de 50%) estiment qu’il est probable qu’ils s’émancipent”, souligne l’étude. Le groupe de réflexion Esade et la Fondation Friedrich Naumann, auteurs de l’étude, ont formulé des propositions de réponses à cette problématique. Premièrement, ils invitent les autorités à investir davantage dans le logement. « Les gouvernements devraient allouer des budgets plus importants au développement du logement. En augmentant directement l’offre de logements sociaux, en particulier pour les ménages à revenus faibles et moyens, la disponibilité peut être améliorée et la pression sur l’offre réduite », estiment-ils.
Les auteurs appellent également à offrir des incitations fiscales au secteur privé pour créer des logements abordables. « Le renforcement des partenariats public-privé peut donner lieu à des projets de logement de plus grande envergure destinés à un public plus large. Établir des cadres clairs pour ces partenariats, garantissant la transparence et les bénéfices mutuels, peut conduire à une augmentation significative de l’offre de logements », insistent-ils, appelant les classes politiques et les sociétés dans leur ensemble à s’unir pour relever ces défis, car « les jeunes représentent l’avenir d’un pays ».