
Le Maroc, nouvel eldorado des batteries de voitures électriques ?
Le Maroc ambitionne de devenir le prochain hub des batteries électriques. Le 9 février, au lendemain de la cinquième édition de LeaderSHE Talks, à Fès, a eu lieu une rencontre discrète entre Abdellatif Miraoui, ministre marocain de l'Enseignement supérieur et le chercheur et inventeur marocain Rachid Yazami, révèle le média. Renseignement Afrique dans une de ses lettres confidentielles. Au menu : discussions sur le financement du centre de recherche sur les batteries au sein de l'Université privée de Fès (UPF). L’expertise de ce physicien et électrochimiste marocain de renommée mondiale sera d’une grande utilité au Maroc pour atteindre ses objectifs. Rachid Yazami est aujourd'hui professeur à la Nanyang Technological University (NTU) à Singapour. Auparavant, il a été directeur de recherche au CNRS, puis chercheur affilié au prestigieux California Institute of Technology, où il a collaboré étroitement avec la NASA.
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« Le Maroc, dans le cadre de sa stratégie de décarbonation du secteur des transports, envisage de créer une industrie des véhicules électriques véritablement compétitive. La proximité de l’Europe et l’entrée en vigueur de la future taxe carbone début 2026 poussent les investisseurs à se tourner vers d’autres marchés comme le Maroc. Une batterie fabriquée en Inde ou en Chine, par exemple, coûtera plus cher pour entrer sur le marché européen qu'une batterie fabriquée à près de 10 km des frontières », confie-t-il à Défi Samir Rachidi, président de l'Iresen. Il ajoutera : « A la lumière de la Zlecaf, le Maroc pourrait également exporter ces véhicules électriques vers le marché africain, ce qui renforcerait la balance commerciale et la compétitivité économique de notre pays. »
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Des études réalisées en 2022 montrent également que le Maroc a le potentiel pour devenir le prochain hub des batteries électriques. Selon les conclusions d’une étude du célèbre cabinet Fitch Solutions, « le Maroc deviendra le centre régional de fabrication de véhicules électriques de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), car il développe rapidement une économie circulaire (production de produits finis). jusqu'au bout des véhicules électriques) dans sa chaîne d'approvisionnement nationale en véhicules électriques. Et la croissance de la filière marocaine du cobalt suscitera l'intérêt des entreprises minières et automobiles à court terme (2022-2026), ce qui constituera un avantage pour le développement de la chaîne d'approvisionnement locale des véhicules électriques au Maroc (fabrication de batteries pour véhicules électriques). Véhicules.
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« En 2018, la production mondiale de batteries lithium-ion était de 160 GWh, dont 106 GWh pour le secteur automobile. Cette production devrait représenter 500 GWh en 2025 et 1 200 GWh en 2030, dont 1 020 GWh pour le secteur automobile. Rien que pour les véhicules électriques, le marché mondial est estimé à 45 milliards d’euros en 2027, dont 20 à 30 % seront captés par l’Europe. En tant que 10ème producteur mondial de cobalt, le Maroc dispose d'atouts importants pour développer le secteur de la production de batteries », estime le CESE dans l'une des études sur la croissance verte publiée en 2022. Par ailleurs, le gouvernement marocain et le fabricant chinois de batteries Gotion High Tech prévoit d'investir 6,3 milliards de dollars pour créer une usine de batteries pour véhicules électriques (VE) dans le royaume.
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Aux yeux d'Adil Benani, président d'Aivam, le Maroc peut être une véritable plateforme de fabrication de terminaux. Pour appuyer ses propos : il explique : « Le besoin de fabrication de terminaux sera exponentiel et vous savez qu'aujourd'hui les ventes de véhicules électriques sont sur une tendance de vente croissante, nous devrions en Europe d'ici 2025 dépasser la barre des 20 millions, ce qui représente 20 %. des véhicules électriques dans le monde. (…) Comme la demande est forte, il y aurait effectivement une opportunité de créer ce système industriel.»