
Les fêtes des agriculteurs français
La foire agricole, la grande masse annuelle dans le monde agricole, bat son plein. Mais derrière la façade sourit, une préoccupation se développe parmi les producteurs de tomates françaises. Gilles Bertrandias, directrice de Rougeline, un groupe important de coopératives basée à Marmande, a parlé du groupe du nouveau collectif de terrain. Il souligne la compétition jugée injuste de la tomate marocaine.
L’ombre de la tomate marocaine, et plus singulièrement de la tomate cerise, planent sur les stands français. La raison? Coûts de production. Lorsque le coût horaire de la main-d’œuvre s’élève à 14 euros en France, il plafonne à 1 euro au Maroc. Un écart qui donne un avantage majeur aux producteurs marocains, se rapporte Sud-ouest.
Cet avantage est basé sur un accord de libre-échange entre le Maroc et l’Union européenne, signé en 2012. Un accord qui, selon Gilles Bertrandias, a perdu son sens initial. Conçu pour assurer la complémentarité entre les productions françaises et marocaines, il est maintenant «erroné». La tomate marocaine, initialement présente en hiver, inonde désormais le marché français toute l’année, y compris au milieu d’une saison de production française, de mars à octobre.
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La tomate cerise marocaine, star des étagères, est souvent offerte à des prix imbattables. Il se trouve régulièrement à 99 cents d’euros par piège de 250 grammes. Un prix qui équivaut au coût de production d’un plateau français. Les producteurs français, s’ils parviennent à négocier un prix de 1,29 € pour leurs tomates, soulignent la difficulté d’informer le consommateur de l’origine réelle du produit. “Le consommateur français ne demande pas, au milieu d’une saison, de consommer des tomates cerises marocaines”, explique Gilles Bertrandias.
La présence du Maroc en tant qu’invité d’honneur du spectacle agricole ajoute du pétrole à l’incendie. Pour de nombreux producteurs français, c’est une véritable provocation. “Sans vouloir stigmatiser le Maroc”, explique le directeur de Rougeline, ce soulignement de la tomate marocaine va mal avec les agriculteurs français. »»
Face à cette situation, les producteurs français exigent une révision de l’accord de libre-échange. Ils demandent un “rééquilibrage saisonnier des importations” afin de revenir à l’esprit initial de l’accord. Les enjeux sont élevés: préserver le secteur des tomates cerises françaises.