
sa famille se bat pour sa libération
Des vacances qui tournent au cauchemar et au drame. Le 29 août, la marine algérienne a tué deux des quatre jeunes vacanciers – trois franco-marocains et un marocain – qui s'étaient perdus sur leurs jet-skis dans l'espace maritime algérien à proximité de la gare de Saïdia. Un pêcheur a retrouvé les corps de Bilal Kissi, âgé de 29 ans, et d'un ressortissant franco-marocain, flottant du côté marocain. Le corps d'Abdelali Mechaouer, âgé de 40 ans et de nationalité marocaine, a été repêché le lendemain dans les eaux algériennes et envoyé à la morgue de Tlemcen. Touché, Smail Nabi, également franco-marocain, a été arrêté et détenu par l'Algérie, qui l'a accusé d'être entré illégalement sur son territoire jusqu'à sa condamnation. Quant à Mohamed Kissi, il a été secouru par les garde-côtes marocains qui les recherchaient.
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Jugé en comparution immédiate le 30 août devant le tribunal de Bab El-Assa, Ismail Snabi a écopé de trois mois de prison pour « entrée illégale » sur le territoire algérien. Ce jour-là, il a été présenté « torse et pieds nus » devant le tribunal, assure Monde sa femme qui lui a récemment rendu visite à la prison de Maghnia, dans l'ouest du pays. « Il était dehors pour s'amuser, il n'avait que son maillot de bain et un gilet de sauvetage en mer », explique Israa Snabi, 27 ans. Elle et le procureur ont fait appel. Peine perdue. La peine a été confirmée lors du procès en deuxième instance à Tlemcem le 24 septembre, au cours duquel il a été jugé par visioconférence. Par la suite, une nouvelle peine a été infligée à cet inspecteur technique automobile de 27 ans, travaillant à Bondy et résidant à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) dont le casier judiciaire ne faisait état d'aucune condamnation.
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Jugé pour “le délit de contrebande de véhicule”, il a été condamné le 6 septembre à six mois d'emprisonnement – le parquet avait requis trois ans – et à une amende de 15 millions de dinars (100 000 euros), soit cinq fois la valeur de l'avion. -ski, selon les douanes, qui s'est porté partie civile. Il est accusé d'avoir franchi la frontière maritime sans les papiers du jet ski (qui appartient à Mohamed Kissi). Son épouse et le procureur de la République ont de nouveau fait appel. Snabi voit sa peine alourdie en appel : un an de prison. Le Franco-Marocain n'a pas pu se pourvoir en cassation sur ces deux dossiers. « Nous avons raté le délai », soupire son épouse. Il ne sortira de prison qu’après avoir payé l’amende. » Si le détenu reconnaît, lors de ces quatre procès, être entré « par erreur » en Algérie, il assure que « sa tentative d'échapper aux mains des forces navales algériennes » était « le résultat de la peur ».
Depuis, Israa Snabi a entrepris des démarches pour faire sortir son mari de prison. Il serait placé dans une cellule avec une vingtaine de personnes. « Il m'a dit qu'il dormait parfois par terre », soupire sa femme. Aujourd'hui, il ne va pas bien. Il a perdu une vingtaine de kilos, même s'il est un peu « bouboule ». C'est même son surnom. Je ferai tout pour le sortir. » Israa a envoyé une lettre à Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, pour obtenir une audience. Sans réponse. « Je suis allée deux fois au Quai d'Orsay avec mes enfants, assure-t-elle, mais je n'ai vu personne. » La maman a alors adressé une lettre à Emmanuel Macron. “Attentif à votre démarche, je n'ai pas manqué de vous rappeler vos attentes (à l'égard de Mme Colonna) que j'avais préalablement comprises”, lui a répondu le président de la République le 17 novembre, par l'intermédiaire de son chef de cabinet. bureau, Rodrigue Furcy. « Oui, mais la France ne fait rien », résume-t-elle. Mon mari n'a même pas reçu la visite du consul en prison. »