
Vers la fin des contrats de mariage dans les hôtels marocains ?
M. Ouahbi a été clair : exiger un contrat de mariage pour réserver une chambre d'hôtel est illégal et constitue un délit punissable. De même, refuser une chambre à une femme au motif qu’elle ne réside pas dans la même ville est également illégal.
Cette affirmation repose sur l’absence de base juridique pour de telles exigences. M. Ouahbi, qui remet en cause cette pratique depuis des années, rappelle que la loi 80.14 relative aux établissements touristiques ne mentionne à aucun moment le contrat de mariage comme document obligatoire.
La loi stipule que les hôteliers doivent collecter les données d'identité des clients et remplir une fiche d'hébergement, mais la carte nationale d'identité suffit pour ces démarches. La loi ne mentionne aucune autre exigence et les professionnels du tourisme ne peuvent s’y substituer.
Mais certains hôteliers évoquent la crainte d'être poursuivis pour « incitation à la débauche » s'ils autorisent des femmes accompagnées d'hommes à réserver une chambre individuelle. Cette interprétation du Code pénal montre qu'une clarification juridique est nécessaire.
Face à ces ambiguïtés, Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l'hôtellerie du Maroc, interrogé par Al3omk, appelle à l’élaboration d’une loi claire et sans équivoque, en collaboration avec les ministères concernés. Cette loi devrait définir précisément les documents requis et les obligations des hôteliers en termes de sécurité et de respect de la vie privée des clients.
De son côté, Fatiha Chatatou, avocate et militante des droits humains, insiste sur la nécessité de mettre fin aux injustices faites aux femmes, regrettant la discrimination persistante dans certaines lois. Elle plaide pour une protection accrue des femmes en tant qu'individus à part entière.