Neuf morts lors d’un raid d’évasion le week-end en Guinée, un ex-dictateur retrouvé
Au moins neuf personnes ont été tuées lors d’une évasion d’un week-end en Guinée au cours de laquelle des commandos armés ont brièvement extrait de prison l’ex-dictateur Moussa Dadis Camara, ont annoncé lundi des responsables.
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Des hommes lourdement armés ont fait irruption samedi matin dans la prison de la capitale Conakry, emmenant Camara et trois autres anciens responsables qui étaient jugés à ses côtés pour un massacre commis en 2009 pendant sa présidence.
On ignore si Camara s’est échappé de son plein gré lors de ce raid, que l’armée a décrit comme une tentative de « saboter » les réformes gouvernementales.
Plus tard samedi, l’armée et l’avocat de Camara ont déclaré qu’il avait été repris et qu’il était de nouveau derrière les barreaux, sans fournir de détails sur la manière dont il avait été repris.
Deux des hommes arrêtés aux côtés de Camara ont également été renvoyés à la prison, tandis qu’un troisième, Claude Pivi, est toujours en fuite.
#GuinéeSelon le procureur de la République, au moins neuf personnes ont été tuées lors d’une attaque dans une prison samedi. L’ancien chef du gouvernement militaire Moussa Dadis Camara, évadé de la prison centrale de Conakry, a été repris. #Évasion de prison pic.twitter.com/50F9eBLmZj
– Notre monde (@MeetOurWorld) 6 novembre 2023
Lundi, un communiqué du procureur général Yamoussa Conté a indiqué que neuf personnes étaient mortes à la suite de l’opération commando de jailbreak, dont trois assaillants présumés, quatre membres des forces de sécurité et deux personnes, présumées civiles, qui se trouvaient dans une ambulance.
Des articles de presse avaient rapporté plus tôt que des civils à bord d’une ambulance avaient été touchés lors d’un échange de coups de feu au cours du raid.
Dadis Camara est détenu depuis son procès en septembre 2022.
Lui et une dizaine d’autres anciens militaires et responsables gouvernementaux sont accusés d’un massacre perpétré en 2009 par les forces de sécurité fidèles au chef de la junte de l’époque.
Le meurtre de 156 personnes et le viol d’au moins 109 femmes ont commencé lors d’un rassemblement politique dans un stade de Conakry le 28 septembre 2009 et se sont poursuivis dans les jours qui ont suivi, selon une enquête mandatée par l’ONU.
En procès
Camara, 58 ans, lui-même arrivé au pouvoir lors d’un coup d’État en décembre 2008, et ses coaccusés sont accusés de meurtre, de violences sexuelles, de torture, d’enlèvement et d’enlèvement.
Ils risquent la prison à vie s’ils sont reconnus coupables.
Ce procès est sans précédent dans un pays dirigé depuis des décennies par des régimes autoritaires, où la population s’était habituée à l’impunité des forces de sécurité.
Camara a pris le pouvoir immédiatement après la mort de Lansana Conté, le deuxième président guinéen après l’indépendance, qui avait gouverné de manière autocratique pendant 24 ans.
Plusieurs mois après le massacre, Camara a été évincé du pouvoir après avoir été blessé à la tête lors d’une tentative d’assassinat perpétrée par son aide de camp en décembre 2009, et a officiellement renoncé au pouvoir le mois suivant.
Il a reçu des soins au Maroc avant de s’exiler au Burkina Faso et de retourner en Guinée l’année dernière pour y être jugé.
La Guinée, pays d’Afrique de l’Ouest d’environ 14 millions d’habitants, est dirigée par une junte depuis que le colonel Mamady Doumbouya a pris d’assaut le palais présidentiel avec des soldats et a renversé le président civil Alpha Condé en septembre 2021.
C’est l’un des nombreux pays de la région à avoir connu des coups d’État depuis 2020, aux côtés du Mali, du Burkina Faso et cette année du Niger et du Gabon.
(AFP)