Les orques, nouveaux prédateurs des mers du détroit de Gibraltar
Les orques, également connues sous le nom d’épaulards (Orcinus orca), ont endommagé plus de 250 bateaux dans la région depuis le début de la vague d’attaques en 2020, rapporte Magazine PLONGÉE. Au total, quatre bateaux ont été coulés ces deux dernières années. Récemment, ces cétacés ont attaqué et coulé un quatrième bateau en mer Méditerranée. Le voilier Grazie Mamma, propriété de la société polonaise Morskie Mile, a été visé au large des côtes marocaines lors de ce qui a été décrit comme une attaque « implacable » de 45 minutes dans l’après-midi du 31 octobre. La coque a été endommagée au point que le navire a commencé à prendre l’eau. Secouru par la marine marocaine, le bateau a coulé alors qu’il était remorqué jusqu’au port de Tanger-Med.
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Un groupe de 35 orques officiellement connu sous le nom de sous-population du détroit de Gibraltar (également appelée population ibérique par les défenseurs de l’environnement espagnols) est à l’origine des attaques perpétrées dans l’étroit canal qui relie la mer Méditerranée à l’océan Atlantique. Parmi ces cétacés se trouve une matriarche connue sous le nom de White Gladis qui mènerait son clan dans un « combat » contre les humains. Ce serait une vengeance motivée par une sorte de traumatisme subi par Gladis. Bien qu’il existe peu de preuves pour confirmer cette hypothèse, les orques peuvent avoir des raisons de se sentir menacées par les bateaux.
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Le détroit de Gibraltar est très fréquenté par le trafic maritime, avec des pétroliers industriels et des cargos traversant le golfe de Suez. De plus, les bateaux de pêche se rassemblent dans le détroit pour pêcher le thon rouge de l’Atlantique. Renaud de Stephanis, spécialiste des orques et président du Conservation, Information et Recherche sur les Cétacés (CIRCE), qui étudie les orques depuis 1996, ne soutient pas l’hypothèse selon laquelle les orques s’efforceraient de détruire les bateaux. « Ils poussent, poussent, poussent – boum ! C’est un jeu”, a-t-il déclaré la BBC. Et de poursuivre : « C’est tout. Imaginez un enfant de 6, 7 ans, pesant trois tonnes. Voilà, rien de moins, rien de plus. S’ils voulaient détruire le bateau, ils le feraient en 10 minutes. »