Le Maroc abandonne la France au profit d'Israël
Le Maroc aurait confié son programme de lancement de deux nouveaux satellites au constructeur israélien Israel Aerospace Industries (IAI), au détriment du consortium formé par Airbus et Thales Alenia Space, qui avait dirigé les programmes de ses deux précédents satellites, Mohammed VI A. et B , lancés respectivement en 2017 et 2018.
Les deux nouveaux satellites d'observation marocains seront produits par la société israélienne IAI, dirigée par Amir Peretz, ancien ministre de la Défense et originaire de Bejaâd au Maroc. Le royaume a choisi le constructeur israélien en raison de son offre technique qui serait la meilleure, mais aussi et surtout pour des questions de sécurité nationale (tensions avec l'Algérie et surveillance du Polisario au Sahara), rapporte Le Razon.
« Ce choix, qui peut surprendre en raison de son éloignement du partenaire historique français, s'explique également par le rapprochement récent entre le Maroc et Israël, dont la société IAI a été l'une des principales bénéficiaires, à travers la signature d'un accord de coopération consistant en notamment de la construction d'un centre d'excellence à l'Université de Rabat pour la formation d'experts marocains », explique Mathieu Luinaud, professeur d'économie à Sciences Po Paris et expert du secteur spatial.
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Dans une tribune publiée dans les colonnes du journal français L'Opinion, l'expert observe que le renouvellement des satellites Mohammed VI A et B par le Maroc intervient “dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et le Maroc”, soulignant que Rabat a rejeté le offre du groupe Airbus-Thales Alenia Space et a même refusé de recevoir des représentants de la Direction générale de l'armement (DGA), rattachée au ministère français de la Défense.
Les satellites d'observation OptSat-3000 proposés par la firme israélienne sont de dernière génération, concède toutefois l'expert. Ce satellite offrirait une résolution de 40 cm, contre 70 cm pour les satellites Mohammed-VI, ainsi qu'une interopérabilité avec la constellation d'imagerie italienne COSMO. radar-SkyMed, qui permet « de nouvelles perspectives pour la fusion de données utiles, notamment pour l'État marocain ».