Le vaccin contre le Covid perturbe les menstruations chez certaines femmes, selon une étude française
Le vaccin Covid a provoqué des problèmes de menstruation chez certaines femmes, selon une nouvelle étude française – mais la communauté médicale n’est toujours pas parvenue à un consensus sur la question.
Autorité de santé Epi-Phare (Autorité française de sécurité du médicament et Sécurité Sociale) a publié une étudele 24 janvier, précisant que le risque de saignements très abondants avait légèrement augmenté dans les trois mois suivant la première vaccination à ARNm contre le Covid.
Les principaux vaccins à ARNm utilisés étaient ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna.
Dans l'étude, les chercheurs ont enregistré le statut vaccinal de 4 610 femmes « non enceintes ou en post-partum » âgées de 15 à 50 ans – sans antécédent d'hystérectomie ni de troubles de la coagulation – hospitalisées en France entre le 12 mai 2021 et le 31 août 2022 pour saignements menstruels abondants.
Ils les ont comparés à un groupe témoin de 89 375 femmes qui n’avaient pas été admises pour cette raison. Les patientes témoins ont été appariées pour les mêmes caractéristiques d'âge, de lieu de résidence et d'utilisation de contraceptifs.
Au moment de l’étude, 71 % des cas et 70 % des témoins avaient reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid au cours des un à trois derniers mois.
L'étude concluait que le risque d'une telle affection menstruelle était légèrement plus élevé après le premier vaccin Moderna ou Pfizer – qui était administré en deux doses successives (un vaccin suivi d'un autre quelques semaines plus tard). Il a été constaté que le risque durait trois mois et disparaissait ensuite, même après des rappels ultérieurs.
Le risque n’était « pas augmenté pour les femmes dont la dernière dose était une primo-vaccination administrée plus de 3 mois auparavant ou une dose de rappel », indique l’étude.
Cela survient après qu’un nombre important de femmes se sont plaintes de troubles menstruels après avoir reçu leur vaccin pour la première fois. Cela a conduit l'Agence européenne des médicaments (EMA) à inclure les « saignements menstruels abondants » parmi les effets secondaires possibles de ces vaccins.
Manque de consensus
Cependant, jusqu'à présent, les scientifiques ne semblent pas être parvenus à un consensus sur la question, une étude majeure menée en Suède contredisant l'étude d'Epi-Phare.
Le rapport, publié dans le BMJ (British Medical Journal) en 2023, indiquait qu’il n’existait aucune preuve solide d’un lien entre ces vaccinations contre le Covid et les troubles menstruels ultérieurs.
Cependant, interrogé par l'AFP sur l'absence de consensus, Epi-Phare a répondu que les conclusions divergentes étaient le résultat de méthodologies différentes. Elle souligne que l'étude suédoise « a pris en compte une période à risque qui a débuté un peu plus d'une semaine après la vaccination des patients ».
Cela “peut avoir masqué une éventuelle augmentation du risque survenant un peu plus tard”, a déclaré l'épidémiologiste Dr Rosemary Dray-Spira, qui a supervisé l'étude française.
Contrairement à la méthode suédoise, l’étude française a attendu un mois après la première dose de vaccin pour commencer à étudier les patients concernés.
Articles Liés
Vaccin Covid : l'organisme de santé français estime qu'un impact sur les menstruations est possible
Les ventes de sous-vêtements menstruels augmentent en France alors que les tabous menstruels s'effondrent