Le TGV marocain au coeur d'une rivalité entre la France et l'Espagne
Si les projets ferroviaires, notamment l'extension des lignes de train à grande vitesse (LGV) entre Kénitra, Marrakech et Agadir, que le Maroc entreprend dans le cadre des préparatifs de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2025) et de la coupe du monde 2030, les appétits de la Chine, de la Corée du Sud, de l’Allemagne, de la France et de l’Espagne. Mais c'est la rivalité entre entreprises françaises et espagnoles qui est perceptible.
Il existe une forte rivalité entre la société française Alstom et les deux sociétés espagnoles CAF et Talgo qui veulent monopoliser les projets ferroviaires, notamment l'extension des lignes de train à grande vitesse (LGV) entre Kénitra, Marrakech et Agadir, dont la réalisation nécessitera pour faciliter la circulation des voyageurs lors de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde 2030 auxquelles le Maroc consacre un budget important, est-il entendu Renseignement Afrique. Cette situation est influencée par des facteurs économiques et politiques, analysons-nous.
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Actuellement, la France œuvre au renforcement de ses relations avec le Maroc. Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné s'est récemment rendu dans le royaume. Lors de cette visite, il a réaffirmé les excellentes relations entre les deux pays. Une visite qui s'inscrit dans le cadre des récentes et nombreuses initiatives de Paris en vue de réchauffer les relations avec Rabat. « Le Président de la République m'a demandé personnellement de m'investir dans la relation franco-marocaine et aussi d'écrire un nouveau chapitre de notre relation. Je m'y tiendrai», a déclaré le chef de la diplomatie française. Mais sans la reconnaissance française de la marocanité du Sahara, les relations entre les deux pays ne connaîtront pas de progrès significatifs. Rabat attend toujours Paris sur ce dossier.
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Contrairement à la France, l'Espagne entretient de bonnes relations avec le Maroc après avoir changé de position sur le Sahara. Lors de sa récente visite à Rabat, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a réaffirmé son soutien au plan marocain d'autonomie au Sahara et a félicité le roi Mohammed VI pour ses initiatives régionales. Lundi, Óscar Puente, ministre espagnol des Transports, a rencontré à Rabat son homologue marocain, Mohamed Abdeljalil, pour l'informer de l'intérêt de son pays pour les projets ferroviaires. Affirmant que “l'Espagne est un pays pionnier en matière de grande vitesse”, il a assuré que son pays “dispose d'entreprises très fortes qui rivaliseront avec le reste des pays”, pour remporter le marché de l'ONCF (acquisition de 168 nouveaux trains). Il a en outre souligné que la relation avec Rabat est « prioritaire » pour Madrid, car « elle représente une énorme opportunité pour le développement de toute cette région importante du monde ».