la situation précaire d'un Marocain
Agent de ménage polyvalent à Grenoble, Mohamed a été confronté à la nouvelle réglementation qui impose aux travailleurs étrangers de disposer d'un « permis de travail » pour renouveler leur titre de séjour. “On m'a dit : 'soit tu as cet accord et on te délivre le récépissé, soit tu ne l'as pas et on ne peut rien te donner'”, a confié Mohamed à Infos France.
Le 30 août 2022, le quinquagénaire avait déposé à la préfecture de l'Isère une demande de carte de résident décennale, dans le cadre d'un accord bilatéral franco-marocain, signé en 1987. Mais il n'aura finalement droit qu'à un permis d'un an. «Ça m'a mis en colère», explique-t-il, ajoutant qu'il s'est plaint auprès de la préfecture qui a promis de vérifier s'il s'agissait d'une erreur. C'est en attendant une réponse du service public qu'en décembre dernier, il a appris qu'il n'était plus régularisé.
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«J'étais abasourdi. Depuis 2015, je suis régularisé sans autorisation de travail, sans aucune contrainte, aucun problème, aucune difficulté. Je suis toujours au courant des services de l'État français. Normalement, quelqu’un qui a de l’ancienneté ne peut pas faire obstacle. La préfecture devrait faire un geste», a réagi le titulaire d'un DEA d'études anglaises.
Malheureusement, toutes ses tentatives pour discuter de son cas avec la préfecture ont été vaines. “Ils m'ont dit : 'C'est le règlement'.” Se retrouvant sans travail et sans revenus, Mohamed vit désormais dans la précarité. « Depuis quatre mois, je n’ai aucun revenu, je me bats, je subis des souffrances quotidiennes. Sans permis de travail, je ne peux pas travailler. De son côté, la CGT des sans-papiers de Grenoble demande à la préfecture de régulariser la situation de ces étrangers au cas par cas. Sans succès.