Des amendes record réclamées au Maroc
Le procès de certains collègues de Jacques Bouthier, ancien PDG du groupe de courtage d’assurances Assu 2000 (rebaptisé Vilavi), soupçonné d’avoir monté un réseau de prédation sexuelle au Maroc dans son centre d’appels de Tanger, se poursuit devant le tribunal correctionnel de première instance de la ville.
Mardi, l’avocate des parties civiles, Aïcha Guellaâ, présidente de l’Association marocaine pour les droits des victimes (AMDV), a demandé que les accusés soient condamnés pour les faits qui leur sont reprochés et pour les accusations portées contre eux par le ministère public, ainsi qu’une indemnisation pour trois victimes d’un montant de 5 millions de dirhams chacune, et une indemnisation pour trois autres victimes d’un montant de 3 millions de dirhams chacune, et pour la société, une indemnisation pour les six victimes d’un montant de 5 millions de dirhams. De son côté, le représentant du ministère public a demandé au président de la séance de condamner les six accusés pour les accusations portées contre eux et d’alourdir les peines.
Lire : Comment Jacques Bouthier a réduit en esclavage un mineur marocain
La poursuite de Jacques Bouthier par la justice française pour « trafic d’êtres humains » a encouragé les victimes de ses entreprises de Tanger à porter plainte contre lui, a indiqué Aïcha Guellaâ lors de l’audience. Elle a rapporté qu’une des victimes a déclaré dans les rapports de police que l’ancien PDG du groupe Assu 2000 « la harcelait et lui envoyait des messages indécents via l’application de messagerie instantanée WhatsApp, et qu’il licenciait certaines victimes parce qu’elles ne répondaient pas à ses désirs sexuels ».
Lire : Affaire Jacques Bouthier : la justice marocaine saisit la justice française
Selon l’avocat, Jacques Bouthier et les responsables des filiales de ses sociétés à Tanger ont exploité la situation sociale des victimes pour « faire du trafic d’êtres humains en exploitant sexuellement les travailleurs », et les sociétés de l’ancien PDG Assu 2000 ont organisé des voyages à l’étranger pour permettre à « Bouthier de profiter de la vue de leurs corps ». Le directeur d’une des filiales de la société de Jacques Bouthier « harcelait les employés en leur disant que le propriétaire de la société aimait les filles minces avec de petits seins », poursuit Guellaâ, ajoutant que les sept détenus étaient « impliqués dans l’attraction des victimes après avoir organisé des soirées arrosées, et il y a d’autres victimes potentielles ».