
Le rail marocain au coeur des rivalités internationales
Tous les grands constructeurs internationaux de matériel roulant, notamment européens et chinois, sont à l’offensive sur le lucratif marché de l’ONCF. L’appel à la concurrence pour l’acquisition de 168 trains (150 trains pour les services interurbains, Trains Navettes Rapides et Métropolitains, ainsi que 18 Trains à Grande Vitesse pour les extensions des lignes à Grande Vitesse) aiguise les appétits. Certains fabricants ont des avantages par rapport à d’autres. C’est le cas du français Alstom, de l’allemand Siemens Mobility, des espagnols CAF et Talgo, de l’italien Ansaldo Breda (aujourd’hui Hitachi Rail Italy), du chinois CRRC ou encore du coréen Hyundai. Ces entreprises figuraient déjà parmi les dix industriels présélectionnés lors d’un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) international autour de cette acquisition, lancée en novembre 2022 par l’ONCF au Maroc, ce qui en fait des concurrents de taille. « Talgo cherche à mettre en valeur le potentiel important de deux de ses principaux produits : le train à grande vitesse (TGV) AVRIL et le train léger suburbain et régional EMU, qui peut atteindre 160 kilomètres par heure, mais qui n’a pas encore été commercialisé. », explique Information.
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L’acquisition des 168 nouveaux trains nécessite un investissement de 16 milliards de dirhams (MMDH). Selon l’office, ce projet structurant, qui s’inscrit dans la vision du Roi Mohammed VI, vise à renforcer le rail national comme choix privilégié pour une mobilité durable et inclusive. L’appel à la concurrence s’articule autour de trois volets : l’achat de trains dont le calendrier de livraison s’étalera sur 4 ans entre 2027 et 2030 ; le partenariat pour la maintenance (mise en place par l’ONCF et le constructeur retenu d’une structure commune, qui sera chargée d’assurer, pour le compte de l’ONCF, les prestations de maintenance courante et industrielle des trains) et le développement industriel. Sur ce dernier aspect, l’industriel retenu devra réaliser un projet de développement industriel, à travers la construction d’une unité industrielle de fabrication et le développement d’un écosystème ferroviaire, composé de fournisseurs et sous-traitants, avec une ambition d’export, identique à ce que a été réalisé dans les industries automobile et aéronautique.
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Ce renforcement de la flotte permettra d’accompagner la forte croissance du trafic passagers, de remplacer une partie du parc de matériel roulant arrivé en fin de vie, mais aussi d’assurer les correspondances sur le futur prolongement de la ligne à grande vitesse vers Marrakech. , ainsi que le service local, type RER dans les régions de Casablanca et Rabat. L’ONCF offrira également une réelle opportunité de lancer un écosystème industriel ferroviaire marocain, qui aura d’innombrables impacts sur les plans économique et social, en termes de création d’emplois, de renforcement du tissu industriel national, avec un taux d’intégration locale qui à terme faire du Maroc une plateforme très compétitive au niveau continental et mondial.