Une nouvelle méthode révèle des variations génétiques cachées
De nombreuses variations génétiques cachées peuvent être détectées grâce au Chameleolyser, une nouvelle méthode développée à Nimègue. Ces informations permettent déjà de diagnostiquer de nouveaux patients et pourraient également conduire à la découverte de gènes de maladies encore inconnus, écrivent Wouter Steyaert et Christian Gilissen de Radboudumc dans Communications naturelles.
La science médicale utilise le séquençage de l’exome depuis environ 15 ans pour cartographier les gènes de patients individuels atteints de maladies rares. Avec cette technique, l’ADN d’environ 20 000 gènes humains d’une personne est découpé en petits morceaux afin que les lettres d’ADN puissent être lues. Cela crée une énorme quantité de minuscules fragments d’ADN, qui sont ensuite réassemblés en gènes entiers comme un puzzle. Le résultat est un aperçu des 20 000 gènes de cette seule personne.
“Malheureusement, un tel aperçu n’est jamais tout à fait complet”, déclare Christian Gilissen, professeur de bioinformatique du génome. “Cela est dû à l’évolution de notre génome, de notre matériel héréditaire. Lors de la copie d’ADN, les choses tournent parfois mal. De petits morceaux d’ADN disparaissent ou sont ajoutés. Certains morceaux sont copiés plus d’une fois.”
“Il arrive aussi qu’un gène copié soit placé ailleurs dans le génome, ce qui donne un pseudogène en plus du gène d’origine. Ces “négligences” génétiques sont très importantes car elles sont le moteur de l’évolution. C’est ainsi que surviennent les changements génétiques. Des changements qui peuvent être sans effet ou bénéfiques, mais parfois aussi provoquer de nouvelles maladies. »
Des pseudogènes déroutants
Zoom sur le gène et les pseudogènes un instant. Le gène a une fonction, le pseudogène n’en a généralement pas. Au fil du temps, de petits changements, des mutations, peuvent survenir à la fois dans le gène et dans le pseudogène. Mais le gène et le pseudogène sont si similaires que lors du séquençage, il n’est pas clair quelle partie appartient au gène et laquelle appartient au pseudogène.
Gilissen explique : « Pour cette raison, ces régions d’ADN ne sont pas incluses dans l’analyse. Une mutation trouvée peut provenir du pseudogène et n’avoir aucune signification. Si vous ajoutez cette mutation au gène normal, vous poserez un diagnostic erroné. je ne veux pas de ça.”
Rendre visible l’invisible
Avec Wouter Steyaert, Gilissen a développé une méthode, Chameleolyser, qui détecte les combinaisons de gènes et de pseudogènes dans les données de séquençage d’exome existantes et peut également visualiser les variations génétiques entre elles.
Steyaert déclare : « Nous détectons désormais de nombreuses variations génétiques qui étaient auparavant invisibles. Par exome, nous trouvons une soixantaine de variantes génétiques supplémentaires. Pour un certain nombre de personnes, ces données nous ont permis de déterminer définitivement la cause de leur maladie. Avec une nouvelle technique de séquençage de PacBio, qui analyse des séquences d’ADN plus longues, nous avons établi la fiabilité de notre méthode.
La nouvelle méthode est intéressante car elle peut être appliquée à des données de séquençage d’exome déjà existantes. Ainsi, aucune nouvelle étude chez les patients n’est nécessaire. N’importe quel centre de séquençage dans le monde peut appliquer cette méthode.
“Une analyse à si grande échelle peut également fournir de nouvelles informations biologiques”, explique Gilissen. “Dans de nombreux troubles, la cause génétique ne peut être déterminée que chez la moitié des patients. Nous pensons que nous trouverons également de nouveaux gènes de maladie dans ces combinaisons gène-pseudogène. Pour certains de ces patients, c’est peut-être là que réside la cause génétique de leur maladie. mensonges.”
Plus d’information:
Wouter Steyaert et al, L’analyse systématique des régions paralogues dans 41 755 exomes révèle une variation cliniquement pertinente, Communications naturelles (2023). DOI : 10.1038/s41467-023-42531-9
Fourni par l’Université Radboud
Citation: Une nouvelle méthode révèle des variations génétiques cachées (1er novembre 2023) récupéré le 1er novembre 2023 sur
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