L'UE adopte des sanctions contre six entités impliquées dans la guerre au Soudan
Le Conseil européen a adopté lundi des sanctions contre six entités impliquées dans la guerre au Soudan, où combattent depuis avril dernier l'armée régulière (SAF) et les paramilitaires Forces de soutien rapide (RSF). Les défenseurs des droits humains affirment que cette mesure n’est pas suffisante pour faire une différence pour les civils pris dans cet horrible conflit.
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Le Conseil de l'UE a déclaré dans sa déclaration que les six entités étaient chargées de “soutenir des activités compromettant la stabilité et la transition politique du Soudan”.
“Les entités répertoriées sont soumises au gel des avoirs. Il est interdit de leur fournir des fonds ou des ressources économiques, directement ou indirectement, ou à leur profit”, a déclaré le Conseil.
Parmi celles-ci figurent deux sociétés impliquées dans la fabrication d’armes et de véhicules pour les SAF (Defense Industries System et SMT Engineering) ; la Zadna International Company for Investment Limited, contrôlée par SAF ; et trois sociétés impliquées dans l'achat d'équipements militaires pour les RSF (Al Junaid Multi Activities Co Ltd, Tradive General Trading et GSK Advance Company Ltd).
Directeur de Human Rights Watch pour l'UE Barrage Philippe a réagi en commentant sur X que neuf mois après le début du conflit brutal au Soudan, “l'UE utilise enfin des sanctions… Mais seulement contre 6 entreprises. C'est trop lent, pas assez. Les civils paient un lourd tribut à l'inaction internationale”.
Depuis le début de la guerre, mi-avril 2023, les combats n'ont pas cessé entre Mohamed Hamdan Daglo et le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan.
Plus que 7,5 millions des gens ont dû fuir leur foyer. Beaucoup d’entre eux ont déménagé à plusieurs reprises après avoir trouvé une sécurité temporaire.
Aucun progrès dans les pourparlers de paix
“L'UE reste profondément préoccupée par la situation humanitaire au Soudan et réaffirme son soutien constant et sa solidarité avec le peuple soudanais”, a ajouté le Conseil.
En novembre, l'Union européenne a condamné une escalade de la violence dans la région soudanaise du Darfour, mettant en garde contre le danger d'un autre génocide après que le conflit entre 2003 et 2008 ait tué quelque 300 000 personnes et déplacé plus de 2 millions de personnes.
L’effusion de sang a continué de s’intensifier malgré les tentatives internationales visant à établir un cessez-le-feu durable.
La semaine dernière, les autorités de Khartoum ont annoncé le gel de leurs relations avec le groupe est-africain IGAD, pour avoir invité le chef paramilitaire Daglo.
Dimanche, ils ont suspendu leur adhésion au bloc régional pour « violation de la souveraineté ».
(avec Reuters)